Ferrari a toujours repoussé les limites du design automobile, mais en 1970, la marque a pris un pari audacieux qui reste l’un des concepts les plus fascinants de son histoire.
Difficile à croire en la regardant, mais cette voiture repose bien sur une base de Ferrari 512 S de course. Transformée par Pininfarina en un véhicule tout droit sorti d’un film de science-fiction, elle a fait sensation au Salon de Genève. Avec sa silhouette radicale, son système d’ouverture unique et un V12 caché sous une carrosserie digne d’un vaisseau spatial, la Ferrari Modulo est un véritable OVNI roulant. Mais ce qui la rend encore plus incroyable, c’est qu’elle n’a jamais été conçue pour rouler… jusqu’à ce qu’un collectionneur passionné décide de la faire revivre.
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Un design venu d’ailleurs
Quand Pininfarina a mis la main sur une Ferrari 512 S, l’objectif était clair : créer une voiture qui incarne la vision du futur : un véritable concept car. Paolo Martin, le designer derrière le projet, a imaginé un véhicule comme on n’en avait jamais vu. Avec seulement 93 cm de hauteur—9 cm de moins qu’une Ford GT40, pourtant déjà ultra basse—elle semble flotter au-dessus du bitume. Exit les portes classiques, le cockpit s’ouvre par une verrière coulissante vers l’avant, un système directement inspiré de l’aéronautique. Pour l’anecdote : on a revu ce type d’ouverture que très récemment, avec la KTM X-Bow GT-XR.
Les roues arrière sont partiellement couvertes pour améliorer l’aérodynamisme, et l’arrière arbore 24 ouvertures circulaires symbolisant les 12 cylindres du moteur. Un châssis en aluminium, une carrosserie en fibre de verre et un intérieur ultra minimaliste où toutes les commandes sont regroupées autour du volant… La Modulo était un pur concentré de design futuriste des années 70.
Des performances dignes des meilleures supercars
Ne vous laissez pas tromper par son look extravagant : sous cette carrosserie sculptée pour l’aérodynamisme, la Ferrari Modulo cache une véritable bête de performance. Son V12 de 5,0 litres développant 550 chevaux lui permettait d’atteindre 350 km/h—un exploit totalement fou pour l’époque. Avec seulement 900 kg sur la balance, elle pouvait abattre le 0 à 100 km/h en 3,1 secondes, des chiffres toujours impressionnants aujourd’hui. Contrairement aux autres Ferrari de cette ère, elle n’a jamais été conçue pour la piste ni pour la production. C’était avant tout un manifeste technologique, une vitrine du savoir-faire de Pininfarina et Ferrari en matière de design et d’ingénierie. Malgré son potentiel, elle est restée un prototype, exposé dans des salons et musées, sans jamais poser ses roues sur la route.
Un passionné a repris le flambeau
Après des décennies passées en exposition, la Ferrari Modulo a trouvé un nouveau propriétaire en 2014 : James Glickenhaus, entrepreneur et collectionneur réputé de voitures rares. Son objectif ? Restaurer ce concept unique et le rendre pleinement fonctionnel. Le projet était loin d’être simple : la Modulo n’avait jamais été conçue pour rouler, et son moteur n’avait jamais été utilisé dans cette configuration.
Glickenhaus et son équipe ont dû reconstruire tout le système mécanique pour la rendre opérationnelle. Après des années de travail minutieux, la Ferrari Modulo a enfin pris la route pour la première fois de son histoire. Aujourd’hui, cette voiture unique roule et continue d’hypnotiser les passionnés lors d’événements spéciaux. Elle incarne une époque où l’audace et la créativité donnaient naissance à des machines hors du commun. Difficile de croire que Ferrari, la marque à l’origine de certaines des plus belles voitures du monde, soit aussi responsable de ce vaisseau roulant.
Cet article retrace l’histoire fascinante de la Ferrari Modulo, un concept-car au design radical et aux performances étonnantes. Créée en 1970 par Pininfarina, elle est restée un prototype jusqu’à sa récente restauration par James Glickenhaus. Avec son look futuriste et son V12, elle reste l’un des projets les plus audacieux de Ferrari—une preuve que les visions les plus extrêmes ne vieillissent jamais.