Emblème du monde de l’automobile en pleine mutation, le mythique Mercedes Classe G électrique semble avoir du mal à concrétiser les attentes de la marque. Lancé en avril 2024 sous le nom commercial G 580 EQ, celui-ci peine à convaincre le public, comme en témoignent les chiffres : seulement 1 450 unités immatriculées en Europe après presque un an sur le marché. Plusieurs de ces immatriculations ont été réalisées par des journalistes et des concessionnaires. Ce modèle se situe dans un niche de marché très spécifique, où la version à essence continue à se vendre à un rythme assez surprenant, avec 9 700 unités en Europe, soit sept fois plus que le modèle électrique.
Du côté de Mercedes, on affirme que les ventes sont “dans les prévisions”, sans toutefois divulguer les objectifs précis qui avaient été fixés. Cependant, plusieurs sources internes citées par le journal Handelsblatt admettent que le modèle est “un échec total” et qu’il “ne pourra jamais être un grand succès”. Que ce soit pour sa propulsion, le Classe G est un véhicule tout-terrain dans tous les sens du terme.
Le Classe G électrique : Contraintes de conception et enjeux techniques
L’un des principaux problèmes du G électrique est qu’il n’a pas été conçu sur une plateforme spécifique pour les voitures électriques. Mercedes a choisi de conserver la structure classique de longerons, intégrant les batteries à l’intérieur du châssis en acier qui peut atteindre jusqu’à 4 mm d’épaisseur. Cela permet de maintenir l’esthétique et la rigidité typiques du modèle, mais pénalise le poids : la voiture atteint jusqu’à 3 100 kg à vide, ce qui limite la charge utile à seulement 415 kg et élimine la possibilité de remorquage.
Le prix n’est pas non plus un atout : il commence à 142 600 euros, bien au-dessus des versions diesel (à partir de 124 300 euros) ou essence (à partir de 133 500 euros). Malgré ses capacités hors route exceptionnelles, comme les quatre moteurs électriques indépendants qui permettent de tourner sur lui-même comme un tank, cela ne semble pas suffisant pour justifier son coût et ses limitations.
Le Classe G à combustion : Une renaissance inattendue
Pendant ce temps, le Classe G avec un moteur à combustion connaît une seconde jeunesse. Les usines tournent à plein régime, avec plus de 42 000 unités produites par an, et le premier trimestre de 2025 a enregistré une augmentation de 18% des ventes, principalement sur les marchés hors d’Europe.
Face à ce tableau, Mercedes envisagerait même de lancer une version à moteur thermique du futur mini Classe G, initialement conçu comme un modèle 100% électrique. Selon des sources internes, une reconfiguration du design frontal est déjà à l’étude pour le rendre compatible avec les moteurs à essence et éviter de gaspiller de l’argent sur un modèle qui n’aura pas de demande.
Les concurrents chinois : Une alternative probante
Cependant, pendant ce temps, ses concurrents chinois semblent avoir trouvé la formule gagnante. En effet, les véhicules tout-terrain électriques, et électriques avec prolongateur d’autonomie, connaissent un véritable renouveau grâce à des marques comme Chery. Ces dernières ont su développer des modèles à la fois performants et accessibles, qui répondent aux attentes des consommateurs en termes de durabilité et d’expérience de conduite.
En conclusion, il semble que la transition vers l’électrique ne soit pas un chemin facile pour tous les constructeurs, et que l’équilibre entre tradition et innovation reste un défi majeur à relever. Cependant, l’histoire du Classe G électrique n’est pas encore terminée, et seule l’évolution du marché et des technologies pourra déterminer son avenir.